Nicolas de Staël (1914-1955)
The property of a European gentleman
Nicolas de Staël (1914-1955)

Paysage au nuage

細節
Nicolas de Staël (1914-1955)
Paysage au nuage
huile sur toile
65 x 81 cm.
Peint en 1953

oil on canvas
25 5⁄8 x 31 7⁄8 in.
Painted in 1953
來源
Atelier de l'artiste.
Collection particulière, France.
Galerie Jeanne Bucher, Paris.
Collection Martin Bjäringer, Suède (acquis auprès de celle-ci).
Sa vente, Christie's, Paris, Collection Bjäringer, 20 Octobre 2016, lot 12A.
Acquis lors de cette vente par le propriétaire actuel.
出版
J. Dubourg et F. de Staël, Nicolas de Staël, catalogue raisonné des peintures, Paris, 1968, no. 634 (illustré, p. 272).
F. de Staël, Nicolas de Staël, Catalogue raisonné de l’oeuvre peint, Neuchâtel, 1997, no. 675 (illustré en couleurs, p. 450).
J-C. Mercadé, Nicolas de Staël. Peintures et dessins, Paris, 2009 (illustré en couleurs, p. 191).
G. Maldonado, Nicolas de Staël, Paris, 2015 (illustré en couleurs, p. 229).
F. de Staël, Nicolas de Staël, catalogue raisonné des peintures, Lausanne, 2021, no. 675 (illustré en couleurs, p. 405).
展覽
Paris, Galerie Jeanne Bucher, Revoir Nicolas de Staël, mai-juillet 1981, no. 42 (illustré).
Saint-Paul de Vence, Fondation Maeght; Madrid, Museo Nacional de Arte Reina Sofia, Nicolas de Staël : rétrospective de l'œuvre peint, juillet-décembre 1991, no. 48 (illustré en couleurs, p. 95).
Montpellier, Château d'O, Nicolas de Staël: autour de l'atelier de Ménerbes, octobre-novembre 1992 (illustré en couleurs, p. 21).
Tokyo, Tobu Museum of Art; Kamakura, Museum of Modern Art; Hiroshima, Museum of Art, Nicolas de Staël, juin-octobre 1993, p. 86, no. 28 (illustré en couleurs, p. 87).
Francfort, Schirn Kunsthalle Frankfurt, Nicolas de Staël: Retrospektive, septembre-novembre 1994, no. 81 (illustré en couleurs, p. 117).
Paris, Centre Pompidou, Nicolas de Staël, mars-juin 2003 (illustré en couleurs, p. 165).
Barcelone, Fundacio Caixa Catalunya, Nicolas de Staël, juin-septembre 2007 (illustré en couleurs, p. 105).
Martigny, Fondation Pierre Gianadda, Nicolas de Staël: 1945-1955, juin-novembre 2010, no. 45, pp. 138 et 262 (illustré en couleurs, p. 139).

榮譽呈獻

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拍品專文

« D’un gris à un autre, [de Staël] est maître de tous les écarts, de tous les rapports. Si la peinture est avant tout l’expression de la connexion entre la nature des choses, ses gris prodigieux ne nous rapprochent-ils pas du but suprême de l’art ? » - Pierre Lecuire

Réalisé en Provence au cours de l’été 1953, Paysage au nuage vibre d’innombrables nuances de gris, et illustre parfaitement la maîtrise de la couleur propre à Nicolas de Staël. Des reflets vacillants de bleu, de jaune et de vermillon illuminent les gris, annonçant les teintes primaires qui allaient réapparaître un mois plus tard dans ses célèbres tableaux peints à Agrigente, en Sicile. Optant pour des textures à la fois lisses et floues, de Staël utilise un couteau pour étaler sa peinture. Les motifs oscillent entre abstraction et figuration. Le nuage dense et sombre se détache de l’étendue argentée du ciel, auquel font écho des tâches de noir. Pour le peintre, le noir est une couleur universelle représentant l’amour, la vie et la mort. Paysage au nuage a été exposé au cours de rétrospectives majeures de l’œuvre de l’artiste en France, en Espagne, au Japon, en Allemagne et en Suisse, entre 1991 et 2010.

1953 fut une année décisive pour de Staël. Après son exposition chez Matthiesen Ltd, à Londres, en 1952, qui lui apporte une notoriété nouvelle et lui vaut les éloges de la critique et l’entrée des Toits (1952) dans la collection du Musée national d’art moderne de Paris ; c’est son exposition à la Knoedler Gallery de New York, qui, en mars 1953, confirme son arrivée sur la scène mondiale. Les critiques d’art américains le saluent comme le peintre français le plus doué de sa génération. De Staël se rend à New York pour assister à l’exposition, mais, ressentant rapidement le besoin de calme, il rentre précipitamment en France.

De retour à Paris, son ami René Clair l’encourage à redécouvrir la Provence et lui recommande de louer une ancienne magnanerie dans le village de Lagnes, près d’Avignon. Avec ses grandes pièces vides, cet espace, deviendra l’atelier de l’artiste au cours de l’été 1953. Celui-ci décrit Lagnes comme « le Paradis tout simplement avec des horizons infinis », (N. de Staël, lettre à J. Dubourg, Lagnes, 13 juillet 1953, dans F. de Staël, Nicolas de Staël : Nicolas de Staël, Catalogue raisonné de l’œuvre peint, Neuchâtel 1997, p. 1104). C’est dans ce contexte inspirant que l’artiste d’origine russe peint Paysage au nuage. À cette époque, De Staël imagine de nombreux paysages, mélangeant d’épaisses couleurs qui évoquent des effets atmosphériques radieux.

Paysage au nuage mêle abstraction et impressions de la réalité dans un mouvement particulièrement expressif, très caractéristique de l’œuvre de De Staël. Le motif choisi confère également au tableau une dimension métaphysique quasi-intemporelle : de par leur caractère éphémère, les nuages apparaissent comme une métaphore de la vie elle-même. Ils ont d'ailleurs inspiré de nombreux peintres, de J. W. M. Turner à René Magritte, en passant par Claude Monet à Gerhard Richter. À propos de ses thèmes de prédilection, de Staël écrivait à sa sœur : « J’ai besoin d’élever mes débats à une altitude unique, ne fût-ce que pour les donner en toute humilité, et cela implique beaucoup de familiarité avec tout ce qui se passe dans le ciel, va-et-vient des nuages, ombres, lumière, composition fantastique, toute simple, des éléments. » (N. de Staël, lettre à O. de Staël, 19 janvier 1951, dans ibid., p. 944).


''From one grey to another, [de Staël] is the master of all the hues, of all the relationships. If painting is above all the expression of the connection between the nature of things, don’t these prodigious greys bring us closer to one of the supreme goals of painting?'' - Pierre Lecuire

Painted in Provence in the summer of 1953, Paysage au nuage (Landscape with Cloud) vibrates with countless shades of grey, exemplifying Nicolas de Staël’s distinctive mastery of colour. Flickering contrasts of blue, yellow and vermillion illuminate the greys, presaging the primary hues that were to reappear only a month later in de Staël’s famous paintings of Agrigente in Sicily. He uses a palette knife to spread paint with smooth and stuttering textures. The bars of impasto oscillate between abstraction and figuration. The dense, dark cloud stands out against the silvery sweep of the sky, echoed by glimpses of a black ground. De Staël believed black to be a universal colour, standing for love, life and death. Paysage au nuage was shown in a number of major retrospectives of his work between 1991 and 2010, appearing in museums across France, Spain, Japan, Germany and Switzerland.

1953 was a decisive year for de Staël. Following his one-man show at Matthiesen Ltd, London, in 1952, which brought the painter newfound fame and critical praise, and the addition of Les Toits (1952) to the collection of the Musée national d’art moderne in Paris, it was a solo exhibition at the Knoedler Galleries in New York in March 1953 which confirmed his arrival on the world stage. American art critics hailed de Staël as the most gifted French painter of his generation. He travelled to New York to attend the exhibition, but soon felt the need for calm and inspiration and hurried back to France.

On his return to Paris, de Staël’s friend René Clair encouraged him to rediscover Provence and recommended renting an old silkworm nursery in the village of Lagnes near Avignon. This space, with its large empty rooms, would become the artist’s studio for the summer of 1953. He described Lagnes as 'quite simply Paradise, with infinite horizons' (N. de Staël, letter to J. Dubourg, Lagnes, 13 July 1953, in F. de Staël, Nicolas de Staël: Nicolas de Staël, Catalogue Raisonné de l’œuvre peint, Neuchâtel 1997, p. 1104). It was in this invigorating context that he painted Paysage au nuage. de Staël created numerous landscapes at this time, employing thick, intermixed colours that conjured radiant atmospheric effects.

Paysage au nuage combines abstraction and impressions of reality in an expressive synthesis that is characteristic of de Staël’s work. His chosen motif also lends the painting a timeless metaphysical dimension. In their perpetual change, drama and transience, clouds offer an abundant metaphor for life itself. They have inspired painters from J. W. M. Turner and Claude Monet to Gerhard Richter and René Magritte. Discussing his pictorial themes and the feelings which inspired him, de Staël confessed to his sister: ''I need to intensify my arguments, to raise them to unheard-of heights, so as to show them in all their humility, and this implies being very familiar with everything that happens in the sky, the movements of clouds, shadows, light, and quite simply, the fantastic composition of the elements.'' (N. de Staël, letter to O. de Staël, 19 August 1951, in ibid., p. 944)

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